Pura Fe’, tu es de retour en France afin de promouvoir l’album « Indian Réservation : Blues and More » (Dixiefrog) qui regroupe de nombreux artistes amérindiens. Que cela représente-t-il pour toi ?
Je ne sais pas vraiment…
C’est une occasion de nous retrouver tous ensemble sur un même disque, ce qui est une chose formidable.
Mais est-il important, pour toi, de présenter tous ces artistes au public européen ?
Oui, absolument !
D’ailleurs je crois que je connais tous les artistes présents sur cette compilation et, de ce fait, je suis très heureuse de pouvoir les présenter ici.
As-tu aidé Guy l’Américain dans la conception de ce disque et, si oui, de quelle manière ?
Je l’ai aidé en lui indiquant les bonnes directions à prendre pour trouver certains artistes et en le présentant auprès des communautés.
Tu me disais que tu connais personnellement tous les artistes qui jouent sur ce disque…
Oui j’en connais la plupart…
Quels sont ceux dont tu te sens la plus proche ?
Ceux que je connais le mieux sont Gary Farmer, Cary Morin, Keith Secola, Star Nayea… enfin je crois que je les connais tous (rires) !
De plus je les aime tous, très sincèrement…
L’objectif de ce disque est donc de promouvoir tous ces artistes afin qu’ils accèdent aux scènes européennes…
Oui, totalement…
Nous voulons promouvoir les musiciens mais aussi cette forme de musique. Le but final étant de faire en sorte qu’ils puissent jouer encore et encore…
Pour toi quelles sont, aujourd’hui, les difficultés les plus fréquentes rencontrées par le peuple amérindien ?
Aux USA, tout simplement de pouvoir pénétrer le marché. Cela dans différentes voies, pas uniquement la musique. C’est une question à laquelle il n’est pas évident de répondre et je crois que je n’avais jamais cherché à le faire avant que tu me la poses (rires) !
Une chose essentielle serait, aussi, d'aider les indiens à vivre dans un meilleur environnement,
Comment les choses peuvent-elles changer ?
Il faut qu’ils puissent contrôler leurs biens et leurs terres et leur permettre d’accéder à tout ce dont-ils ont besoin. Cela ne réglera, peut être pas, tous les problèmes mais ainsi ils pourront vivre dans un milieu plus favorable.
As-tu plus d’espoir depuis l’élection de Barack Obama ?
Oui je crois que chacun d’entre nous place beaucoup d’espoir envers lui. Nous essayons de changer les choses et je pense que ce sera très difficile même si la situation ne peut qu’aller en s’améliorant. Il a fait ce qu’aucun président n’avait fait avant lui, il a inclus tout le monde dans ses discours. Il a aussi effectué de nombreuses visites…
Oui je pense que les choses peuvent changer avec lui…
Peux-tu me parler du titre que tu interprètes sur ce disque, « Stand up for human pride » ?
Oui j’ai écrit « Stand up for human pride » avant que Barack Obama ne devienne le président des USA.
Je rêvais alors que George W.Bush Jr et Dick Cheney la reprennent en choeur (rires). J’y parle de la guerre, des guerres qui nous hantent depuis tant de temps et qui continueront de nous hanter. J’y évoque la souffrance des gens à travers les pays et aussi tous ceux qui soutiennent leurs dirigeants qui ont soif de guerres. Tout cela au nom de la fierté humaine…
Pourquoi as-tu décidé de partager ce titre avec des artistes de Rap ?
Il s’agit de Leilani qui vient de Seattle. Après tout pourquoi pas !
J’aime le langage du Rap, le chemin qu’il emprunte et les thèmes qui sont souvent abordés par cette musique. J’ai rencontré d’autres indiens de Californie qui sont très militants et je me suis inspirée de leur démarche à laquelle j’ai ajouté des influences et des sons très divers. C’est très intéressant de constater que l’on peut utiliser de nombreuses manières différentes pour exprimer le même message.
Pour toi, les artistes de Rap sont-ils les nouveaux chanteurs contestataires ?
Quelques uns d’entre eux le sont et sont dignes de succéder aux grands noms du genre.
Quels sont tes prochains projets ?
Le plus immédiat est la sortie de mon prochain album qui se nommera « Human pride ». Je vais, d’ailleurs, retourner en Caroline du Nord afin d’en poursuivre l’enregistrement. J’y ferai participer des membres de ma communauté ainsi que le groupe Carolina Chocolate Drops. Quelques chansons bénéficient d’une grosse production et certaines autres sonnent très roots. Il devrait y avoir des musiques traditionnelles…
Rhiannon Giddens des Carolina Chocolate Drops sera très présente sur ce disque ainsi que ma cousine Jennifer qui est membre d’un autre groupe. Nous interprèterons ensemble des musiques « Old Time » issues du répertoire traditionnel de caroline du Nord.
As-tu une conclusion à ajouter ?
Non, sinon que je suis toujours très heureuse d’être ici. C’est très excitant de pouvoir défendre ce projet et de le faire ici en France. J’en suis très heureuse.
Tu es ici avec Wayne Lavallee, est-ce ta première venue en Europe avec un autre artiste amérindien ?
Oui… pour une fois nous avons pris deux tickets (rires) !!!
Vous connaissez-vous depuis longtemps ?
Relativement… il faut dire que le territoire indien est très petit, c’est tout ce que je peux dire (rires) !
En fait je l’ai connu via myspace mais nous avons de nombreuses connaissances communes. Nous fréquentons un peu près le même circuit…
www.purafe.com
www.myspace.com/purafe
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